par Lucía

RÉCIT DE LUCIA “TABARCA-SANTA POLA 2012 (LA 17EM TRAVERSÉE)”

5:15 du matin,, Le réveil sonne, d’ai déjà un ail entreuvert. Les nerfs ? la chaleur…?
Je descends au restaurant et je vois que les concurrents de la Traversée ont déjà déjeuné. Je tourne autour de la table ronde, car je ne sais quoi manger, J’ai l’estomac fermé. Après trois ou quatre tours, le garçon, que m’observe depuis la porte m’offre son aide « café, vous avez besoin de café »

Sur les tables vides de ceux qui ont l’estomac garni, je vois des peaux de kiwi, de bananes, de pots de confiture non terminés, des quignons de pain grignotés et des mordues dans le jambon d’York, y aurait-il d’autres estomacs fermés ?
Une fois dans la rue, les nageurs se reconnaissent et se saluent. A ces heures tempétueuses et habillées de cette façon, nous ne venons pas de fête, et nous n’allons pas prendre le frais.
Des centaines des personnes en face des bateaux, beaucoup de nageurs et ….nageuses, discussions animées, nerveuses. Des bénévoles, des organisateurs, quel déploiement! Tous bien réveillés et accomplissant leur travail.
Je m’approche de la file comportant mon dossard 322, carte d’identité, la jeune fille me cherche sur la liste, pas de problème, je suis bien là. Elle marque mes données avec un fluorescent jaune ; avec plus de délicatesse elle marque mon bras droit, comme si j’étais une bête sauvage, et, comme tout le monde, je cherche une place pour m’organiser.
Du monde, des sacs, crèmes protectrices, beaucoup de crèmes, visages crispés, souriantes, encore des crèmes, tant et si bien que je me demande si j’en ai mis suffisamment (je l’ai laisse à l’hôtel). La puce a la cheville (sur quelle jambe ? c’est la même chose non ? Le règlement disait- il quelque chose ?).

 

Des nageurs seuls, des couples, un trio, des groupes de quatre, des groupes, des clubs, des vétérans, de près, de loin, des t-shirts des spécialistes, nage en pleine mer, triathlon, des langues étrangères. Tous les ages sont représentés. Je suis ravie. Tous ici, par ce que nous aimons la même chose. Je remercie ceux qui sont dévoués pour organiser ces événements.

Mon portable sonne : ce comment vas-tu ? Comment va ton épaule ? Pourras- tu nager ?. Beaucoup de questions, pour une égratignure, « Bonne chance, nous nous voyons à l’arrivée » Si j’arrive, je me dis, je n’ai plus de bon sens pur faire ça ; mais bien sur, la famille, envie de voir Tabarca excuses à bon marché. En vérité, j’adore nager, je veux faire cette traversée, pour moi «LA TRAVERSÉE» Je laisse mon sac dans la fourgonette et je me dirige vers les embarcations.

Quand seulement restent la dernière et l’avant dernière embarcation prêtes a partir, micro en mains et monté sur un banc un jeune nous inquiète avec sa question : « qui a perdu sa puce ? » Tous nous regardons nos chevilles…. Très vite c’est retrouvé, cheville et la puce unis a nouveau. Et toujours sur le banc, le jeune profite pour nous donner les dernières instructions « voyons, pour faciliter la montée sur le bateaux bonnet de bain jaune à la main, le numéro dossard découvert ; c’est votre passeport… ! Vérifiez que vous avez le sifflet dans le petite sac a main… !

Pendant ce temps, s’éloigne l’avant dernière bateau. Ceux qui se dirigent vers l’île disent au revoir à ceux qui restent à terre en disant « on se voit tout à l’heure » Tapes sur le dos, haussements d’épaules, combien ont pris une biodramine?
Avec l’esprit autant civique que sportif, nous montons sur le dernier bateau. Et, là, comme si nous étions des contrebandiers, commence le massage à la vaseline, vaseline ici, vaseline là. Heureusement que c’est bon marché. Etirements et encore de la vaseline. Je vois que certains s’en mettent à l’aine, je les imite (bien…, sur ces plis qu’on a là…) ¡Ah Lucia te es novice) D’autres s’en mettent au cou, moi aussi, Encore des étirements.
J’aime cette ambiance et le vent d’Ouest (pour dire quelque chose car je ne sais pas d’où vent le vent) Nous parlons, discutons, évaluons, nous faisons connaIsissance- Veronique et Richard sont un couple dont je me souviens avec affection. Ils commencent à nager en septembre, ils arrivèrent á faire 3000 mètres et jamais en pleine mer «Crois-tu que nous terminerons ? » demandent-ils, « j’espère que vous en profiterez » leur dis-je.

Le soleil se lève. Tous là avec notre attirail réglementaire en regardant le lever du soleil. Orange, Aujourd’hui il est d’un orange saumoné, je reste assise, admirant l’horizon comme tout d’autres nageurs.

A la proue du bateau je reconnais, grâce aux photos et au discours d’hier après-midi, l’un des organisateurs de la Traversée.
Les bouées sont prêtes. Elles forment une ligne droite de l’île au continent ou vice-versa selon l’endroit d’oû on regarde. Avec le but sur l ?île, entre touristes et nageurs, les journaux parleront de l’invasion de « la Nouvelle Tabarca au XXI siècle ».
«La Méditerranée est une mer pour enfants» me dit une fois un neozelandaise. Cela m’encouragea à nager. En réalité, elle este imprévisible. Et, il semble qu’aujourd’hui ce ne soit pas la calme plat; il y aura quelques remous. Je vois de petites vogues, celles qui t’offrent « de bonnes petites gifles » Quelques Kayaks les traversent ils se dirigent vers Tabarca.

L’île grossit de plus en plus et nous arrivons. Nous sortons du port et, direction la plage, je cherche le salut silencieux des lézards, natifs de l’île, On ne les voit pas : Timidité ? Peur? Contrariété matinale? Peut-être, caches sus les pierres pensent-ils:”Et ceux là, que font- ils».
Nous donnons les petits sacs a main au ramasseur que les place selon le dossard, et nous nous dirigeons à l’eau.
Deux nageurs aident un troisième, à qui il manque deux jambes, a se mettre à l’eau, je souris.
« Cours Lucie, viens » me dit Véronique alors qu’elle embrasse son fiancé comme au cinéma. (Que c’est beau l’amour !) Au même instant…reteutit le signal du départ ! Je ne sais quelle onomatopée employer pour décrire le clausonnement, mais c’est un son que te dit: « maintenant le bon commence !!!» A nager !!!!
L’eau est délicieuse, et ne parle pas de son goût, (quoique je ne tardai pas à le vérifier) mais de la température, fraîche, agréable, parfaite pur une brasse commode.

Des centaines de petites têtes jaunes dans l’eau, des bras qui dansent au rythme des vagues, et le fond. O ma mère quel fond!!!

 

 

Pas de coups de coude, de mains, pas de coupes de pied, je regarde tout dernière mes lunettes, rien d’anormal. Quelques effleurements seulement. Nous cherchons tous notre espace.
Je perds de vue mes proches. Et …..camaraderie magique, un jeune homme m’invite à nager avec son groupe. J’essaie de me rappeler son numéro 500 et quelque…. Je n’arrive pas à bien le voir, ni à parler avec lui. Tout le monde bouge et moi avec. Je ne fais plus de relations et je mets la tête dans l’eau. Quelle paix!
Je ne vois pas encore les bouées, mais je suis la foule. C’est dur d’avancer. Têtes hors de l’eau, avec un corps encore dedans. Des bateaux, avec de accompagnateurs regardant, animant, comment nous voient-ils de là-haut ? Kayaks, beaucoup de kayaks ou pirogues (je ne connais pas la différence entre aux) de gens ramant debout sur des planches de surf . Un déploiement de moyens impressionnant. Des bénévoles…

Nous allons nageant et je sais que nous tournons à droite, longeant les îlots. Où doivent être déjà les premiers ? Il n’y a pas 500 mètres et je suis tentée de tout laisser tomber… un peu plus, Lucia ! Je change ma façon de nager, je me concentre, à nouveau, sur ce qu’il y a sous moi. Ce qui rend si attractive cette traversée: un manteau infinie d’algues, poumon de la Méditerranée, que se balance dans l’eau, comme le font, sur la terre ferme, les champs de blé jeune, vert, sous la brise printanière. Des
poissons qui se cachent dans le manteau «algues protectrices» qui leur servent de refuge de même que des nids reproducteurs.
Raies, poissons argentes, de couleurs, avec des rayures, effilés su la queue… on les distingue quand ils tournent leur corps fins. Au fur et à mesure que la profondeur arrive je ne les vois plus. Donc il faut suivre les bouées.
C’est facile, avec ses ballons flottant en l’air, comme nous le faisons dans l’eau. Rouges tous les 200 mètres, jaunes aux kilomètres. Une bouée de sauvetage à chaque grande bouée.

A gauche, beaucoup de nageurs, á droite l’horizon (le ciel bleu d’azur, bleu… marine, la mer) et toujours un kayak ; devant Santa Pola. De temps en temps je regarde en arrière, je ne sais plus quand je suis partie ni la position que je peux avoir, je ne compte pas. En bas on voit toujours le fond. Quelle lumière! Des eaux cristallines, oh! Je vois une méduse! Seulement une toute petite, nouvellement née peut-être? Un bébé, dans l’Adriatique, on les étudie depuis 40 ans. Observant des cycles de 10 ans avec beaucoup de méduses et des cycles de 4 à 5 ans avec peu. Serions-nous entrés dans le dernier cycle?
Il y a un peu plus de vagues, ça vient sur le côte, à gauche, du couchant?
Nous approchons de Km3, les nageurs devient sur la gauche, vers une barque, j’enlève mes lunettes, je veux savoir ce qui se passe. Il y a des lancements, voyons des lancements de quoi ? Des petites bouteilles d’eau, pour tous ceux qui en veulent, je m’avance, ici! Une! Moi aussi ! Merci ! Formidable, de l’eau fraîche et douce pour contrer les coups d’eau salée. Il y a un nageur dans la barque qui donne l’eau, crampes ? Contractures ? Quelque lésion qui s’est réveille. A partir de ce moment je vois les nageurs que s’agrippent au sauveteur pur se reposer ou abandonner. A la première personne que je vois, je veux lui demander comment il va, mais, un Kayakiste s’approche, Tout va bien, donc
continuons !
On voit que mon bras s’est chauffé, la douleur disparaît, je bats les pieds plus vite et ….ça me fait plaisir, pourquoi cacher les choses ? Je me rends compte combien j’aime nager, Il est important de nager, mais c’est encore mieux d’en profiter à chaque brassée. Quelle révélation ! Ça me fait rester calme, tellement calme alors que je suis si nerveuse.
Je commence à mesurer les distances : 3200, 400, 600… je vais vite, je ralentis, je prêt attention à mon bras. Je ressens différentes sensations, j’ai la sensation de nager seule.
A droite, l’horizon fait place au paysage du phare de Santa Pola. Je vois toujours le fond, obscure, on distingue toujours la vase, quelle doit être la profondeur ? Un troupeau de chèvres avec scaphandre pourraient se régaler ici !

Km 4, je me sens mieux, et je vais en mettre un coup à la situation. Il reste 1900 m. Si je me remets à souffrir je tiendrai, car il me reste pas grand-chose. Objectif : m’unir au super groupe épars que je vois devant moi. Je nage et j’arrive.
Je me rends compte qu’un kayak est sur la gauche «j’ai tout dévié ! » J’enlève les lunettes pour mieux voir, et le garçon à côté de moi fait la même chose ; ses collègues arrivent et nous disent : « allons, allons, il reste presque rien ». Nous sommes au Km 4, je leur demande « étés vous les garçons du début ? tel et tel, « ma famille adoptive ?, Bien sur, me répond le dossard 500 et quelque « moi j’ai enlevé mon bonnet, sûrement, pour ça tu ne me reconnais pas, nous avons fait toute la traversée ensemble, « allons, nous arriverons tous ensemble au but !!!! » Ça me plait, compagnons.
Il reste peu, le Kayakiste pousse un cri. Nous dévions sur la droite « He, regardez, là bas se trouve l’arc d’arrivée » «Où » « Là bas en bleu » Mon corps ressent le plaisir typique de l’arrivée un but. Tu sais qu’on t’attend, tu termines quelque chose d’important (au moins pour toi) avec des envies, un certaine illusion et de la satisfaction. Les miens vont se réjouir de me voir arriver, ils doivent penser que j’ai abandonné. Mais ….., j’ai de la peine que cela finisse. Tant de temps que j’attendais ça. Je ne sais pas si je veux arriver…… snifffffff.
Quand me mains touchent le sable, nous abandonnons la position horizontal et nous nous mettons debout. Touches de mains, sourires satisfaits, quel bonheur, des fous rires, je les vois très heureux, je dois avoir la même expression ; et ainsi nous arrivons sous l’arc, le tapis et les douches. J’entends mon nom.
Des tartes, une douce et une salée, de farine, d’huile et Mmmmmmmmm. C’est ce que nous retrouvons dans la zone du ravitaillement. Des fruits, de l’eau, de la bière, du coca-cola, beaucoup d’Aquarius et de l’ombre. De l’agitation, des pies nous, ambiance agréable. Et la queue pour un massage, Conrado, mon camarade. Des centaines de sacs bleus, pleines de ce que seront les souvenirs de ce 8 Juillet.

Prix spécial pour handicapés, j’applaudis le geste, j’applaudis cette considération, l’énergie, les envies, le courage … l’illusion ! Excellente ambiance, organisation impeccable.
Ceci es un résumé du manuscrit que j’écris sur Tabarca avec le bras un peu enflé, et encore avec une poussée d’énergie.
L’année prochaine………. Plus et mieux. Un salut et merci pour cette chance !